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Si vous n’avez pas d’extracteur, vous avez pu en trouver un d’emprunt et n’avez eu à acheter qu’une cage simple et deux cages doubles. Après l’extraction vous avez remis tous les rayons dans des hausses sans les clouer et les avez données à lécher à chacune de vos ruches pendant une nuit. Ensuite vous avez retiré tous les rayons noirs pour la fonte. Avec les rayons blancs et blonds vous avez garni des hausses dont vous allez vous servir. Ces porte-rayons ont été cloués comme d’habitude.
L’auxiliaire enfume la ruche par l’entrée. L’opérateur découvre la ruche, enlève le coussin mais non la toile qui couvre les rayons. Après bruissement, l’opérateur décolle la hausse supérieure de la suivante, la soulève et la place sur des tasseaux.
L’auxiliaire enfume la hausse suivante. L’opérateur passe le racloir sur les porte-rayons pour en enlever la propolis. Il ne faut pas faire descendre les abeilles. L’opérateur décolle cette hausse et la soulève pour voir l’état des rayons.
Si les rayons sont complètement bâtis, l’opérateur en prend note après l’avoir remise en place sur le plateau. S’il y avait encore des hausses sur le plateau, il faudrait les enlever avant la remise en place de notre hausse, qu’on aurait pu placer elle aussi sur des tasseaux.
L’opérateur retourne à la première hausse réservée et la remet en place.
Si, au contraire, dans la seconde hausse, l’opérateur constate que les rayons ne sont pas complètement bâtis, il agira de façon différente suivant qu’il a ou qu’il n’a pas de hausse bâtie à sa disposition.
Quand toutes les ruches ont été ainsi visitées, l’opérateur voit ce qui lui manque de rayons bâtis et combien il peut compléter de hausses avec les hausses incomplètes. Au besoin, il supprimera des colonies en en réunissant deux ensemble pour avoir partout deux hausses complètement bâties.
Pour réunir deux colonies, avec notre grille, il supprimera une reine, la moins bonne, la plus vieille, s’il la connaît, et enfumera généreusement.
Souvent, lors de ces réunions, il se trouve du miel dans la hausse inférieure. Il est préférable de le désoperculer avec un couteau ou une fourchette.
Il faut ensuite nourrir pour compléter les provisions de toutes les ruches qui n’ont pas 12 kilogrammes de miel. Notre grand nourrisseur convient tout particulièrement pour ce nourrissement.
Notez bien qu’une ruche qui a donné une bonne récolte peut avoir besoin d’être nourrie.
Il peut arriver, ce qui est très rare, que la hausse à enlever contienne du couvain. Dans ce cas il faudrait attendre son éclosion.
Il est nécessaire d’hiverner chaque ruche avec deux hausses entièrement bâties. Les abeilles hivernent mieux sur des rayons bâtis que dans le vide. Mais c’est surtout au printemps que les abeilles ont besoin de ces deux hausses bâties, car elles sont nécessaires pour le dépôt du couvain. Si, au printemps, les abeilles n’ont pas à leur disposition ces deux hausses bâties, elles essaimeront comme si elles manquaient de place. Elles manquent, en effet, de place utilisable, car les apports de miel sont insuffisants pour construire des rayons.
Par ailleurs, à cette époque, ce serait ruineux de fournir aux abeilles le miel nécessaire à cette production de cire.
Par conséquent, on réunira des colonies si c’est nécessaire pour que toutes aient deux hausses entièrement bâties. Cette suppression de colonies est de fait une économie, malgré les apparences contraires. Une bonne colonie produira plus que deux colonies faibles.
En comparant deux colonies à réunir, on constatera que l’une est inférieure à l’autre ; elle a moins de couvain, moins de miel, moins de rayons bâtis. C’est à cette colonie qu’on prendra la reine pour la détruire. On procédera comme il a été dit au chapitre Introduction de reines.
Pour la réunion, on procédera comme suit : on placera sur un plateau les deux hausses à conserver, après les avoir enfumées fortement, la plus riche en miel dessus. Au-dessus de ces deux hausses à conserver, on placera les hausses à supprimer après les avoir enfumées. De ces hausses à supprimer, on fera descendre toutes les abeilles dans les hausses à conserver, en enfumant fortement. On supprime ces hausses débarrassées de leurs abeilles. On couvre la ruche et on l’enfume fortement. Le lendemain, s’il y a lieu, on désopercule le miel de la hausse inférieure avec un couteau ou une fourchette, et on complète les provisions si elles sont insuffisantes.
Dans le choix de la reine à conserver on donnera toutefois la préférence à celle qui provient d’un essaim secondaire ou tertiaire parce qu’elle est certainement jeune.
Il faut 12 kg de miel pour un bon hivernage dans la Ruche Populaire à rayons fixes.
En procédant à la récolte, on a laissé la première hausse où on a trouvé du couvain. Il pourrait s’y trouver 12 à 14 kg de miel. Toute colonie qui a ces provisions est en bon étatd’hivernage.
Si une colonie n’a pas cette quantité de provisions, soit 12 kg minimum pour la ruche à rayons fixes, il est nécessaire de la donner de suite en une ou plusieurs fois.
Pour cela, on place une hausse vide en dessous de deux hausses, en procédant comme il est dit pour l’agrandissement. Dans cette hausse vide, on dispose un récipient quelconque. Dans ce récipient, on dépose des rayons brisés ou du sirop de miel.
Si on complète les provisions avec des rayons, il est préférable de les briser et de les asperger d’eau.
Si on complète les provisions avec du sirop de miel, il importe de mettre au moins un tiers d’eau contre deux tiers de miel. Dans ce cas, on placera au-dessus une planchette percée de trous, ou de la paille hachée, ou du liège en menus morceaux, afin que les abeilles ne puissent se noyer.
Le sirop de sucre pourrait remplacer le sirop de miel. Mais il ne faut pas oublier que le sucre n’est pas la nourriture normale des abeilles et qu’il ne leur procurera pas un aussi bon hivernage que le sirop de miel.
Ne pas oublier, pendant le nourrissement, de placer la portière de manière que les abeilles ne puissent utiliser que la petite entrée.
Il est préférable d’employer notre nourrisseur spécial. Voir au chapitre Outillage.
Toutefois, notre grand nourrisseur se place, au contraire, non sur le plateau, mais sur la hausse supérieure.
On peut conserver les hausses partiellement bâties et les utiliser pour l’agrandissement au printemps. Pour en assurer la conservation, on devra faire brûler la valeur d’une demi-mèche de soufre au-dessous de trois hausses superposées, assez couvertes pour que la fumée du soufre ne s’échappe pas par le haut. On laissera ces hausses pendant vingt-quatre heures sous l’influence de cette fumée. Ensuite, on n’aura qu’à préserver ces hausses contre les rongeurs, qui sont très friands de cire.
Les hausses bâties ont peu de valeur avec notre méthode. En tout cas, il importe de ne conserver que des rayons nouvellement bâtis. Les hausses entièrement bâties pourraient toutefois servir à recueillir les abeilles sauvées de l’étouffage. On n’aurait qu’à leur donner des provisions.
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