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La propolis, rempart ou barricade destinée à défendre la cité, était connue du temps d’Aristote.
La propolis contient 76,27 % de cire, 22,15 % de résine et 1,58 % d’eau et d’huile volatile.
La propolis est une matière très adhérente, molle quand elle est chaude, cassante et dure quand elle est froide.
La propolis est une substance résineuse que les abeilles ramassent sur les bourgeons de pins, sapins, peupliers, châtaigniers, saules, etc.
Les abeilles se servent de la propolis pour diminuer les entrées des ruches, afin d’empêcher les papillons et les souris de pénétrer dans la ruche, — pour boucher les ouvertures qui peuvent se faire dans les parois des ruches et qui occasionneraient une perte de chaleur, — pour combler les vides qui se trouvent dans les ruches, par exemple entre les cadres et les parois des ruches à cadres, car ces vides sont contre nature, — pour établir des galeries entre les supports des rayons et la toile qui les recouvre, galeries utiles en hiver.
Les abeilles se servent aussi de la propolis pour emmurailler, ensevelir ou embaumer des petits animaux introduits dans la ruche et dont les abeilles ne peuvent se débarrasser autrement, souris, lézards, hannetons, escargots, etc.
Pour se préserver des sphinx et de divers ennemis, les abeilles construisent souvent contre le trou de vol, s’il est grand, deuxou trois rangées de piliers en propolis et cire. Ces piliers se contrariant forment un étroit chemin résineux où seule l’abeille peut passer.
La propolis placée dans les vides de la Ruche Populaire à rayons fixes n’est nullement gênante. Il y en a peu d’ailleurs.
À l’entrée de la ruche, on enlèvera la propolis au printemps, quand il faudra agrandir cette entrée. Mais cette entrée n’aura certainement pas été diminuée par la propolis, si elle a été diminuée à l’automne par la pose de la portière.
Quant à la propolis que l’on rencontre toujours au-dessus des porte-rayons, on l’enlèvera à chaque opération pour faciliter la remise en place des hausses par glissement horizontal.
Après la mise en hivernage, il n’y a aucun motif d’ouvrir la ruche. En tout cas, à cette époque, il serait nuisible d’enlever cette propolis. Les galeries faites avec elle sont utiles aux abeilles pendant l’hiver. Elles faciliteront le passage des abeilles. C’est une raison de plus de faire assez tôt la récolte et la mise en hivernage.
Pour restreindre la propolisation des bois, toiles, outils, il est très pratique de les enduire de vaseline ou d’huile.
On nettoie les outils et bois enduits de propolis avec de l’alcool, de l’ammoniaque, de la benzine ou de l’essence de térébenthine.
Exposez-la au froid pour la faire durcir. Puis pulvérisez-la. Couvrez-la d’eau bouillante. La propolis fondra ainsi que la cire qu’elle contient. Après refroidissement, vous aurez un pain de propolis au fond du vase et au-dessus de l’eau une croûte de cire.
Avec la propolis, on peut faire un vernis. Pulvérisez la propolis épurée. Mettez-en jusqu’à saturation dans un vase contenant de l’alcool. Elle se dissoudra. Vous aurez un vernis que vous pourrez colorer avec de la couleur en poudre. Ce vernis s’étend avec un pinceau, il sèche vite. Ce vernis devient plus brillant si l’objet vernis est soumis à la chaleur douce d’un four.
Ce vernis pourrait être employé pour peindre les ruches, surtout le dessus du toit. À l’intérieur de la ruche, il plairait peut-être aux abeilles et pourrait attirer les essaims.
En tout cas, ce vernis pourrait remplacer le mastic à greffer, la cire à cacheter ; il pourrait être utilisé pour boucher les fuites des arrosoirs, combler les joints de menuiserie, les fissures des fûts, pour éviter la rouille des tuyaux de poêle.
À l’état naturel, la propolis sera utilement employée dans l’enfumoir ; elle pourra aussi être brûlée sur des charbons ardents pour purifier et embaumer l’air des appartements.
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