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La deuxième difficulté pour le débutant en apiculture, c’est le choix d’une ruche, c’est de savoir comment il logera ses abeilles.
Les systèmes sont nombreux et différents, et tous ont leurs admirateurs et leurs adversaires.
Cette difficulté peut être surmontée. Et voici comment :
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Il n’est pas rare d’entendre le débutant prendre cette résolution : « Je vais essayer les deux ou trois systèmes les plus en vogue, je les étudierai et je verrai quel est le meilleur. »
Or, la vie est courte, surtout la vie active. Si on n’est pas un privilégié, on ne pourra arriver à une conclusion sérieuse.
Pour expérimenter différents systèmes de ruches, il faut les étudier dans le même rucher, sous une même direction, avec un minimum de dix à douze ruches de chaque système, pendant une dizaine d’années. Autrement dit, il est nécessaire que ces ruches soient dans une situation identique et qu’elles puissent donner une véritable moyenne.
Or, après ces dix ans, on pourra constater que tel système est parfait l’hiver, par exemple, que tel autre est supérieur l’été. On confectionnera donc un système de ruches où l’on fera entrer tous les avantages des deux systèmes étudiés précédemment. Et on étudiera ce nouveau système de ruches pendant une dizaine d’années. Après cette nouvelle étude on pourra s’apercevoir qu’on a une ruche parfaite pour l’abeille, répondant à tous ses besoins, mais mauvaise pour l’apiculteur parce qu’elle lui demande beaucoup trop de surveillance. Fera-t-on une nouvelle expérience de dix ans ? Le pourra-t-on ?
Que des amateurs fassent ces expériences, ils y trouveront une grande satisfaction. Ces expériences m’ont procuré à moi-même des heures fort agréables.
Ceux qui veulent ou doivent produire feront bien de s’en abstenir.
L’apiculteur, qu’il écrive ou qu’il parle, recommande naturellement sa ruche, qu’il a créée, qu’il croit avoir perfectionnée, ou celle qu’il a choisie. Or l’amour paternel est aveugle. L’apiculteur ne voit pas les défauts de sa ruche. Il vous trompera sans s’en douter.
Une passion dirige l’humanité, c’est l’orgueil. Appelons-le amour-propre.
Or, l’amour-propre empêche l’apiculteur d’avouer qu’il s’est trompé dans le choix de sa ruche, si par hasard il s’en aperçoit. Il dira qu’elle donne des résultats merveilleux. Et à force de le répéter, peut-être finira-t-il par s’en convaincre. Et sans penser qu’il vous trompe, il vous accusera des récoltes étonnantes. De fait, vous serez trompé.
Il faut reconnaître aussi que parfois l’intérêt guide certains apiculteurs. Ils ne veulent pas que les concurrents se multiplient. Ils conseillent ce qu’ils condamnent.
Le constructeur, d’autre part, sera porté à conseiller la ruche qu’il fabrique en série. Elle lui donne plus de bénéfices. Elle n’est pas toujours la meilleure. Mieux vaut donc n’écouter personne. D’autant plus qu’il y a un moyen infaillible de connaître la meilleure ruche.
Basez-vous sur des principes apicoles ou scientifiques que tout le monde admet et que personne ne peut contester.
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