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L’abbé Voirnot devait connaître les deux bonnes ruches françaises Decouadic et Palteau. Il aurait pu, aussi bien que moi, trouver le moyen de se servir de l’extracteur pour extraire les rayons fixes de ces ruches. Son intelligence et sa persévérance dans d’autres recherches montrent qu’il en était capable.
Or, l’abbé Voirnot n’a jamais parlé de ces deux ruches. Fasciné par les avantages de l’extracteur, il a accepté de suite la ruche à cadres qui permettait de suite de se servir de l’extracteur.
Mais il n’a pas accepté la ruche Dadant telle qu’elle lui était présentée ; il en a compris les défauts.
Les dimensions de la ruche Dadant l’ont frappé tout d’abord. Après des observations bien méritoires, l’abbé Voirnot a conclu que 100 décimètres carrés de rayons donnaient à la ruche une dimension nécessaire, mais suffisante pour l’hiver et le printemps. C’est la dimension qu’il a donnée à sa ruche et qui fait sa supériorité sur la ruche Dadant.
L’abbé Voirnot a donné plus de hauteur au cadre de sa ruche afin que les abeilles aient toujours toutes leurs provisions au-dessus de leur groupe. Donc, plus de mortalité de colonies à côté de bonnes provisions.
L’abbé Voirnot a donné à sa ruche la forme carrée, parce quecette forme se rapproche le plus de la forme cylindrique, forme où la répartition de la chaleur se fait le plus également, mais forme de construction trop coûteuse.
Cette forme carrée permet de placer la ruche, à volonté, à bâtisse chaude ou à bâtisse froide : petit avantage.
L’abbé Voirnot a donné aussi à sa ruche la forme cubique, parce que cette forme se rapproche de la forme sphérique, forme où la répartition de la lumière se fait le plus également. Là, l’abbé Voirnot a commis une erreur. Dans la ruche nous n’avons pas à envisager la lumière : les abeilles ne désirent que l’obscurité. Et cette forme cubique a empêché l’abbé Voirnot d’élever son cadre autant que M. de Layens. Erreur fâcheuse.
L’abbé Voirnot a vu aussi les inconvénients de l’agrandissement dans la ruche Dadant. Sur ce point, il s’est contenté de réduire à 0,10 la hauteur de la hausse de sa ruche. C’est peu de chose.
Vu les dimensions de la ruche Voirnot, un essaim de 2 kg suffit pour la peupler et 15 à 16 kg de miel suffisent comme provisions hivernales : deux avantages qui ont leur importance. Mais n’oublions pas que dans notre ruche, 12 kg de provisions suffisent largement.
À part les avantages que nous venons de signaler, la ruche Voirnot conserve tous les défauts de la ruche Dadant : cadres, ciregaufrée, coussin, visite de printemps, agrandissement, provisions, planchettes.
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