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L’abeille a de nombreux ennemis, d’ordres bien différents. Ce sont : son propriétaire lui-même, certains oiseaux, quelques animaux, même quelques plantes.
Il arrive que l’apiculteur ignore son métier et traite les abeilles à l’encontre de leur nature et de leurs besoins.
L’apiculteur doit s’instruire avant d’installer son rucher. Ce manuel, souvent relu, bien compris, peut suffire.
Beaucoup d’oiseaux prennent les abeilles au vol et les mangent. Ce sont surtout les hirondelles et les mésanges.
Le pic-vert procède autrement. Il arrive à détériorer les ruches en bois et à manger du miel dans les rayons. Il fait plus de mal encore par les coups de bec qu’il donne à la ruche. Le bruit met les abeilles en bruissement, c’est très nuisible en hiver. Par ailleurs, le choc donné à la ruche peut provoquer le détachement d’une partie du groupe d’abeilles, le faire tomber sur le plateau, d’où il ne se relèvera pas s’il fait froid. La reine peut ainsi être détruite. Des débris de glace suspendus et mobiles paraissent éloigner les pics-verts en temps de soleil.
Les crapauds mangent volontiers les abeilles qu’ils trouvent au pied de la ruche. Ce sont souvent des abeilles perdues, puisqu’elles n’ont plus la force de reprendre leur vol. En tout cas, les services que rendent par ailleurs les crapauds compensent largement cette rare petite gourmandise.
Les souris sont autrement nuisibles dans les ruches. Elles mangent la cire et le miel, elles détruisent des rayons pour établir leur nid volumineux, souvent très confortable. Il est facile d’empêcher les souris d’entrer dans les ruches en diminuant les entrées métalliques à l’automne et en hiver.
Les abeilles donnent la fécondité à beaucoup de fleurs et beaucoup de fleurs donnent aux abeilles le miel et le pollen. Par contre, il est des fleurs dont la visite de l’abeille détruit la fraîcheur ; il en est aussi quelques-unes qui vivent des abeilles qui viennent les visiter, ou qui leur donnent la mort simplement.
Le Drosera à feuilles rondes, petite plante qui peut atteindre 20 centimètres, croît dans les endroits tourbeux de toute la France, et donne à la fin de l’été des fleurs blanches insignifiantes. À la base de la hampe florale est une rosette de feuilles rougeâtres appliquées contre le sol et couvertes de poils glandulaires terminés par une tête arrondie. Ces sortes de tentacules sont d’une sensibilité extraordinaire, ainsi que la feuille elle-même. Un poids d’un centième de milligramme les met en mouvement, alors que la chute des plus grosses gouttes de pluie est sans effet sureux.
Lorsqu’un petit insecte touche un tentacule, celui-ci se recourbe en moins d’une minute ; les tentacules voisins imitent le mouvement ; un liquide épais sécrété par les glandes se déverse sur l’insecte, l’immobilise, l’asphyxie, puis le digère, ne laissant que la chitine et les ailes.
Si l’on dépose à la surface de la feuille un corps inorganique, les tentacules, un instant repliés, se redressent rapidement et la sécrétion est presque nulle. On ne trompe pas le Drosera !
Les Grassettes « Pinguicula » et « Utricularia » sont considérées comme plantes carnivores, ainsi que la Grassette commune (Pinguicula vulgaris) qui pousse en abondance dans les prairies tourbeuses où elle s’épanouit en juillet. Ses petites fleurs sont blanches et violettes ; ses feuilles charnues, dont la partie supérieure est recouverte de poils glandulaires, sessiles ou pédonculées, ressemblent à de petits champignons. Dès qu’un moucheron se pose sur cette région gluante et duveteuse, c’en est fait de lui, les bords de la feuille se replient sur lui et le plongent dans l’obscurité du tombeau, il disparaît en entier, sauf les parties dures.
Comme particularité de la Grassette, les fermières l’emploient pour faire cailler le lait.
La fleur de l’Asclépias emploie la glu pour se protéger contre les visites des insectes. En même temps que le nectar, but de leur convoitise, elle sécrète un liquide visqueux qui les retient par la trompe ou par les pattes.
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